Mal aux pieds, oignons, hallux valgus et méthode Mézières

Mal aux pieds, oignons, hallux valgus et méthode Mézières

Pour les classiques cette déformation du gros orteil vers l’extérieur du pied est assimilée à de l’arthrose, un rhumatisme  dégénératif qui s’aggrave avec l’age et contre lequel on ne peut pas faire grand-chose...

 La méthode Mézières démontre que le muscle n’a pas d’age. Quand on veut se redresser on le peut, tant que la tête commande les muscles, qui eux commandent les os.

En classique, lorsque de petits accessoires ne parviennent plus à remettre le gros orteil dans son axe originel, on a recourt à un chirurgien, ou bien on abandonne, et on laisse la déformation s’accentuer. On a oublié que la kinésithérapie peut être utile.

Après l’opération chirurgicale, qui est au point, certains patients disent qu’ils revivent, alors que d’autres déclarent que leur vie est pire qu’avant. Ceux là s’entendent dire qu’on ne meurt pas des rhumatismes, mais qu’on meurt avec, ce qui est un aveu d’impuissance pour la médecine classique, et pour cette catégorie de patients.

Je viens de revoir une patiente, que j’avais traité il y a une vingtaine d’années pour des problèmes de dos. On l’ a opéré d’un hallux valgus. Elle a une prescription médicale pour rééduquer le membre inférieur gauche. Elle a le choix : soit je respecte la prescription à la lettre et je lui apprends à sauter à cloche pied, puisque je ne dois traiter qu’un seul membre inférieur, soit je lui propose une prise en charge globale…

 Etant donné que ses problèmes d’orteils ont réveillé son vieux mal au dos, nous avons entrepris un travail global en méthode Mézières, et elle s’en trouve bien.

Françoise Mézières était une mécanicienne du corps, et elle n’aimait pas que des kinésithérapeutes s’intéressent à ce qui se passe dans la tête de leurs patients.

L’hallux valgus est souvent un mal héréditaire transmis par les ascendants. Il n’est pas besoin d’être psy pour remarquer que les porteurs d’hallux valgus sont des gens serviables. Ils aiment rendre service. Lorsqu’ils sont payés de retour par un sourire et un mot gentil, ils sont comblés.

A l’inverse, lorsqu’ils se rendent compte qu’on abuse de leur serviabilité et qu’on leur marche sur les pieds, au sens figuré du terme, ils le vivent mal.

Soit ils se rebiffent et remettent les choses d’aplomb en retrouvant leur axe, de la tête aux pieds, soit ils « s’écrasent », en retournant le mal contre eux.

Puisqu’en Mézières on prend les gens en charge globalement, en se donnant le temps de bien faire, on peut aborder le problème comportemental en le reliant au mécanique. Qu’on aborde une personne par la tête ou par les pieds, c’est la même personne.

 Le cas de l’hallux valgus permet de travailler la complémentarité de la tête et du reste du corps, orteils inclus. Françoise Mézières s’intéressait particulièrement au cinquième orteil, le plus petit, et c’est elle qui a mis des mézièristes sur la piste de la réflexologie.

Il existe des techniques qui permettent de comprendre ce qui se passe dans la tête des gens en observant et en faisant travailler les orteils. Ce n’est pas du Mézières mais ce sont des outils complémentaires qui ont fait leurs preuves depuis des années.

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