vendredi 18 mai 2012

Soupirez pour vivre mieux



Soupirez pour mieux vivre
Françoise Mézières disait : “ La respiration ne s’éduque pas : elle se libère”.
Elle préconisait le soupir. Lorsqu’on demande à un patient souffrant du dos de soupirer, sa première réaction est souvent de ne rien faire, comme s’il ne pouvait pas soupirer. Souvent il rétorque : « je ne sais pas respirer ». Au lieu de relâcher les muscles de la mâchoire il pince les lèvres et semble souffler les bougies d’un gâteau d’anniversaire…
Il existe plusieurs formes de soupir qui vont du silence à un grand bruit de soufflerie, en passant par une gamme large de sons qui ont une signification propre.
Quelques soupirs démontrés par le kiné font sourire le patient et l’encouragent à soupirer à son tour. Cela est riche d’enseignements sur sa façon de respirer et de se comporter.
Je démontre qu’un thorax peut rester gonflé et figé, mais qu’il vaut mieux le laisser libre de ses mouvements inspiratoires et expiratoires.
En montrant ma main, doigts écartés, je la compare au gril costal. Les doigts sont comme les cotes. Si elles sont figées par l’immobilité des muscles intercostaux et du diaphragme, elles ne bougent plus, et donc elles verrouillent les vertèbres, ce qui participe au « Mal au Dos ». Ce raisonnement convient aux patients dynamiques : ils se mettent à soupirer, convaincus que s’ils commandent à leurs muscles intercostaux et au diaphragme de se contracter puis de se relâcher, les muscles de leur dos feront de même. Françoise Mézières décrivait les muscles proches de la colonne vertébrale comme des tuiles de toit s’interpénétrant et retentissant les uns les autres.
Les muscles intercostaux font partie de la même famille  musculaire qui est gérée par un double système nerveux.
L’un est autonome et il fait ce qu’il veut, dans notre dos : c’est un faux ami. L’autre nous écoute, à condition de s’adresser gentiment à lui. Le soupir permet de lui parler en douceur, sans risque d’effets secondaires.
Lors d’une première séance en Mézières, je propose aux patients de soupirer avec moi, en leur démontrant des variantes à leur portée. Je leur suggère de refaire ces soupirs chez eux, assis dans une chaise droite, trois fois par jour, pendant cinq minutes, puis de s’allonger au sol sur le dos en continuant à soupirer, pour sentir ce qui se passe. Etant donné que c’est à leur portée, il vaut mieux qu’ils se mettent à bouger plutôt qu’attendre un miracle venant du kiné.
A l’issue des séances suivantes, j’affine des exercices respiratoires simples, à répéter à domicile afin de proposer une alternative aux habitudes ancrées.
Le soupir dirigé accompagne la plupart des exercices et des postures en Mézières.
Le soupir est peu utilisé en yoga classique.
Photos de diverses formes de yoga : « Yogas au pluriel »
Eric Lon : kiné mézièriste formé par Françoise Mézières
5 rue Dumont d’Urville, 83000, Toulon. Tel : 06 69 64 16 99

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