Soupirez pour mieux vivre
Françoise Mézières
disait : “ La respiration ne s’éduque pas : elle se libère”.
Elle préconisait le
soupir. Lorsqu’on demande à un patient souffrant du dos de soupirer, sa première
réaction est souvent de ne rien faire, comme s’il ne pouvait pas soupirer.
Souvent il rétorque : « je ne sais pas respirer ». Au lieu de
relâcher les muscles de la mâchoire il pince les lèvres et semble souffler les
bougies d’un gâteau d’anniversaire…
Il existe plusieurs
formes de soupir qui vont du silence à un grand bruit de soufflerie, en passant
par une gamme large de sons qui ont une signification propre.
Quelques soupirs démontrés
par le kiné font sourire le patient et l’encouragent à soupirer à son tour.
Cela est riche d’enseignements sur sa façon de respirer et de se comporter.
Je démontre qu’un
thorax peut rester gonflé et figé, mais qu’il vaut mieux le laisser libre de
ses mouvements inspiratoires et expiratoires.
En montrant ma main,
doigts écartés, je la compare au gril costal. Les doigts sont comme les cotes.
Si elles sont figées par l’immobilité des muscles intercostaux et du
diaphragme, elles ne bougent plus, et donc elles verrouillent les vertèbres, ce
qui participe au « Mal au Dos ». Ce raisonnement convient aux
patients dynamiques : ils se mettent à soupirer, convaincus que s’ils
commandent à leurs muscles intercostaux et au diaphragme de se contracter puis
de se relâcher, les muscles de leur dos feront de même. Françoise Mézières décrivait
les muscles proches de la colonne vertébrale comme des tuiles de toit s’interpénétrant
et retentissant les uns les autres.
Les muscles
intercostaux font partie de la même famille musculaire qui est gérée par un double système
nerveux.
L’un est autonome et
il fait ce qu’il veut, dans notre dos : c’est un faux ami. L’autre nous écoute,
à condition de s’adresser gentiment à lui. Le soupir permet de lui parler en
douceur, sans risque d’effets secondaires.
Lors d’une première
séance en Mézières, je propose aux patients de soupirer avec moi, en leur
démontrant des variantes à leur portée. Je leur suggère de refaire ces soupirs
chez eux, assis dans une chaise droite, trois fois par jour, pendant cinq
minutes, puis de s’allonger au sol sur le dos en continuant à soupirer, pour
sentir ce qui se passe. Etant donné que c’est à leur portée, il vaut mieux
qu’ils se mettent à bouger plutôt qu’attendre un miracle venant du kiné.
A l’issue des séances
suivantes, j’affine des exercices respiratoires simples, à répéter à domicile
afin de proposer une alternative aux habitudes ancrées.
Le soupir dirigé
accompagne la plupart des exercices et des postures en Mézières.
Le soupir est peu
utilisé en yoga classique.
Photos de diverses
formes de yoga : « Yogas au pluriel »
Eric Lon : kiné
mézièriste formé par Françoise Mézières
5 rue Dumont
d’Urville, 83000, Toulon. Tel : 06 69 64 16 99
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