vendredi 22 juin 2012

25 : Décadence juvénile et parentale


Décadence juvénile et parentale
Je viens d’être invité dans un collège varois en tant que président de l’association « yogatrekking » pour présenter à des élèves de quatrième et de troisième un projet destiné à les mettre en relation épistolaire avec un établissement scolaire de l’Himalaya.
Un bon nombre de ces élèves âgés de treize à quatorze ans se tiennent mal sur leurs chaises. Dire qu’ils sont tordus est un euphémisme tant ils sont de travers.
 Je leur ai demandé comment on appelle quelqu’un qui se tient mal. L’un deux a répondu : « une autruche ».
Cette perche tendue m’a permis de leur dire que plonger sa tête dans un trou pour ne pas voir ce qui se passe, y compris en soi, risque fort d’exposer une partie de leur corps à recevoir un coup bien placé… Ca les a fait rire et certains se sont redressés.
Un des plus petits, assis au premier rang, avachi au point de mettre la tête sur la table sous le nez de deux professeurs, voulait peut être savoir si j’allais le laisser se tenir mal. J’ai dit aux filles que si elles cherchaient un petit copain, elles devraient plutôt choisir quelqu’un qui ait plus d’énergie que celui là. Sous les rires il s’est un peu redressé et il a été plus attentif.
Au deuxième rang un élève me tournait le dos. Il devait être sourd car lorsque je lui ai  demandé de se retourner vers moi, il n’a pas bougé.
Je l’ai alors traité de « petit con », et, puisqu’il ne bougeait toujours pas, j’ai rajouté, au vu de sa corpulence : « gros petit con ». Cette fois il a bougé en me disant que je l’insultais.  Il a terminé l’heure debout près de la porte, « au piquet », en continuant à me tourner le dos.
D’où provient une telle attitude ? Je ne crois pas qu’il faille incriminer des muscles postérieurs en train de se raccourcir. Le problème vient d’une éducation ratée par les parents. Ce jeune mal élevé va parler de moi à ses parents. J’espère les voir : peut être se tiennent t’ils comme leur fils ? Les enfants reflètent parfois leurs modèles parentaux.
Il parait qu’il ne faut plus rien dire aux enfants qui se tiennent mal, et que ce n’est pas à leurs professeurs de le répéter…
Je me souviens qu’à mon entrée au collège on m’avait trouvé une attitude scoliotique. On m’a fait pratiquer, en même temps que d’autres élèves se tenant mal, de la gymnastique correctrice, dans le gymnase du collège, sous la direction d’un enseignant d’éducation physique qui prenait son travail à cœur.
C’était il y a cinquante ans : les temps ont changé en se dégradant.
Des collégiens en mauvais état physique auraient bien besoin de découvrir et de respecter leur corps en pratiquant la méthode Mézières, mais je doute qu’ils en aient entendu parler. La devise Olympique « Mens sana in corpore sano : un esprit sain dans un corps sain » ne les effleure pas.
Françoise Mézières s’attachait à rendre les gens plus beaux afin qu’ils fonctionnent mieux, mais ces jeunes là ne sont pas beaux, et leur attitude avachie pendant deux heures me fait redouter qu’ils ne vont pas bien.
Je suis heureux de partir pour passer six mois en Himalaya où des jeunes cherchent à être d’aplomb dans leur corps et dans leur tête.
Mon blog vous racontera la suite.
Eric Lon : « kinésithérapeute globe trekkeur »
Photos sur Flickr: “ Yogas au pluriel ”

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